FUE ou FUT en premier ? C'est la question que l'on se pose
Pour traiter de ce sujet, nous supposons que les deux techniques sont pratiquées de manière professionnelle.
Choisir de faire une chirurgie capillaire est une décision difficile ; la technique utilisée jouera un rôle important dans votre bonheur, vos objectifs et projets long terme. Les deux techniques ont des points forts et des points faibles. Il est donc essentiel de d’assurer de choisir la bonne technique pour une planification long terme qui bénéficiera au mieux à votre donneur.
Avec la FUE, la zone donneuse est large mais cela ne veut pas dire qu’il y a plus d’unités folliculaires (UF) à prélever en comparaison à la FUT. Chaque UF enlevée réduira la densité capillaire. En prélevant beaucoup, la densité chute sensiblement et compromet les futures interventions FUE ou FUT pour le donneur. En partant d’une densité moyenne de 80 UF cm2 autour de la zone définie si le modèle d’extraction est répandu et qu’aucune zone n’est sur-prélevée, il est alors possible de prélever environ 4000 UF selon le protocole que nous utilisons chez BHR. Ceci diminuera la densité globale d’environ 30% laissant une densité proche de 60 UF cm2 dans la zone donneuse. Par la suite, cette zone sera considérée comme ayant une faible densité sur un cuir chevelu vierge.
Afin de maintenir la densité de la zone donneuse, la FUE est mieux adaptée pour un nombre de greffes de bas ou milieu de gamme. Avec un mode d’extraction réfléchi, pas de sur-prélèvement ni de rasage partiel, le changement dans la densité capillaire peut être minime. Si, au départ, le candidat possède une densité moyenne à bonne, alors la densité globale sera à peine affectée après un prélèvement d’environ 1500 greffes.
Dans le cas de perte de cheveux plus importantes, la FUE devient une option moins envisageable sur une ou plusieurs interventions. Les résultats indiqués à partir d’une FUE de plus de 3500 greffons ne sont pas la norme et exigent de bonnes caractéristiques du donneur. Si un grand nombre des FUE sont pratiquées en une intervention, il y a un plus de chances que le rendement ne reflète pas celui obtenu avec la FUT. L’une des préoccupations médicales réelle sur les grandes interventions FUE porte sur les effets sur le corps et sa capacité à guérir de multiples blessures ouvertes créées dans les zones receveuse et donneuse. On s’inquiète aussi de la capacité du corps à supporter et guérir sans altérer la cicatrisation dans la zone donneuse et le rendement dans la zone receveuse.
Il y a une exception à la règle des candidats FUE ayant un type de calvitie plus important, c’est quand les objectifs sont limités, que l’on ne cherche pas une restauration complète sur une zone à faible densité avec une coiffure particulière ou un look “barbe naissante” ou pour ceux qui veulent une ligne frontale traditionnelle pour encadrer le visage et la zone frontale et comptent garder leurs cheveux courts/rasés ; mais ce n’est pas le candidat type de la chirurgie capillaire. Il est très important que les objectifs et plans long terme soient abordés et compris par le candidat et le médecin.
Avec la FUT, on prélève la zone donneuse contenant les cheveux et le cuir chevelu, par conséquent la densité du cheveu ne change pas considérablement dans la zone donneuse par rapport à la FUE où les cheveux seuls sont prélevés dans la zone donneuse. La souplesse du cuir chevelu permet le prélèvement d’une bande sans causer de tension long terme et la peau guérit bien dans le temps. On peut répéter cette opération mais toutefois avec des limites : 2-3 fois si les conditions sont bonnes et que le patient cicatrise bien. Cela permettra d’englober les cicatrices linéaires existantes et de laisser une ligne simple au lieu de multiples blessures.
La FUT extrait un grand nombre de UF à partir d’une zone relativement petite, cette extraction se fait dans leur état naturel de forte densité sur la bande : on peut ainsi obtenir 4000 greffons en une intervention avec la plupart des candidats sauf si la densité ou la souplesse de la zone donneuse est particulièrement faible. Pour une planification à long terme et pour des cas Norwood avancés, il est plus facile de prévoir de couvrir la zone la plus grande possible avec une bonne densité grâce à la FUT.
La FUT présente l’inconvénient de laisser une cicatrice linéaire rendant visible les signes d’une intervention chirurgicale mais elle possède cet atout d’être capable de déplacer un plus grand nombre de UF en une ou plusieurs interventions comparé à la FUE. De plus, une densité semblable est maintenue dans la zone donneuse.
En conclusion, l’introduction de la FUE signifie que l’on peut éviter de garder une cicatrice linéaire pour un petit ou moyen nombre des greffons placés, donc, d’un point de vue esthétique, elle permet au patient d’avoir une chirurgie capillaire laissant très peu, voire aucun signe évident de cette intervention.
Compte tenu des exigences techniques de l’intervention, requérant un travail long et soutenu, ainsi que des paramètres de guérison et de rendement, la FUE convient mieux aux sessions plus courtes pour la plupart des patients souffrant d’alopécie. Si la perte de cheveux est importante et l’objectif est de couvrir une grande zone avec une densité naturelle, alors la FUT est le choix le plus évident et sensé pour que le patient obtienne le meilleur résultat. En alliant les deux techniques, la qualité originale de la cicatrisation est maintenue et l’utilisation de la FUE maximise l’extraction de la zone donneuse tout en conservant une possibilité de chirurgie future utilisant les deux techniques si nécessaire. En alliant les deux techniques, on regroupe le meilleur des caractéristiques FUE /FUT, on peut déplacer un grand nombre de greffons, on élargit la zone donneuse pour prendre les greffons sur une zone à forte densité en FUT et on prélève en plus en dehors de la zone définit traditionnellement avec la FUE. Cependant, n’oublions pas qu’avec l’une ou l’autre des deux techniques, les caractéristiques du cuir chevelu et du cheveu changent de toute façon. Le cheveu étant prélevé, il y aura toujours une conséquence à cela, qu’il s’agisse d’une perte de densité, de souplesse du cuir chevelu ou de cicatrisation.